Cineinfinito #126: Michel Nedjar (II)

CINEINFINITO / Centro Cultural Doctor Madrazo
Viernes 28 de Febrero de 2020, 19:30h. Centro Cultural Doctor Madrazo
Calle Casimiro Sainz, s/n
39004 Santander

Programa:

Le gant de l’autre (1977), Super 8, color, silente, 15 min
Angle (1978), Super 8, color, silente, 10 min
Gestuel (1978), Super 8, color, sonora, 20 min

Formato de proyección: HD (copia cortesía de Light Cone)

Agradecimiento especial a Michel Nedjar Light Cone


Michel Nedjar procede de una familia de judíos argelinos establecida en París, de padre sastre y madre de origen polaco. Cuando él nace en 1947 la mayor parte de los miembros de su familia han sido víctimas del exterminio nazi. Es a la edad de 13 años aproximadamente, al descubrir Nuit et brouillard de Alain Resnais, cuando toma conciencia de la amplitud del genocidio.

Desde su infancia, “establece con los tejidos una relación a la vez sensual, simbólica y ritual”. Ya adolescente, aprende el oficio de sastre, trabaja en diferentes talleres de confección e incluso considera la posibilidad de una carrera como diseñador de moda. Pero su falta de aptitud para el servicio militar y un inicio de tuberculosis lo conducen a una ruptura con el medio de la moda.

Después de haberse dedicado a vender ropa en mercadillos efectúa entre 1970 y 1975 una serie de viajes que lo llevan desde Marruecos a México pasando por Asia. Descubre, fascinado, las funciones mágicas y simbólicas del arte funerario y de las muñecas.

Desde su regreso a París en 1976 empieza a crear sus primeras muñecas, con trapos recogidos en el barrio de la Goutte d’Or, que ensambla y modela con barro y con sangre. Hace alarde de un gusto por los materiales recuperados de las papeleras y explica: “lo sucio está vivo”. Paralelamente emprende, con Madeleine Lommel y Claire Teller, una colección de Art Brut que, con el nombre de L’Aracine, terminará siendo la más importante de su género en Francia y pasará a formar parte del museo Lille Métropole.

En 1980 comienza una serie de dibujos con lápices de grasa sobre distintos soportes, actividad que prosigue desde entonces.

Menos conocida es su actividad como cineasta experimental, desde su debut en 1964 con el cortometraje Voyage aux Báleares y que desarrolla hasta 2004 con su último cortometraje, Black room révelée. Durante los años 70 y 80 realiza varias películas en colaboración con miembros del colectivo artístico MétroBarbèsRochechou Art, Teo Hernandez, Gaël Badaud, Jakobois y Pascal Martin, en las que se filman unos a otros en la vida cotidiana y en la realización de sus respectivas actividades artísticas. (*)

Michel Nedjar est issu d’une famille de Juifs algériens établis à Paris, son père est maître tailleur, sa mère est d’origine polonaise. Lorsqu’il nait en 1947, la plupart des membres de sa famille ont été victimes de l’extermination nazie. C’est vers l’âge de 13 ans, en découvrant Nuit et Brouillard d’Alain Resnais, qu’il prend conscience de l’ampleur du génocide.

Dès son enfance, « il établit avec les tissus un rapport à la fois sensuel, symbolique et rituel. » Adolescent, il apprend le métier de tailleur, travaille dans différents ateliers de confection et envisage même une carrière de dessinateur de mode. Mais son inaptitude pour le service militaire et le déclenchement d’une tuberculose l’amènent à une rupture avec le milieu de la mode.

Après avoir vendu des vêtements aux puces, il effectue, entre 1970 et 1975, une série de voyages qui le mènent du Maroc au Mexique en passant par l’Asie. Il y découvre, fasciné, les fonctions magiques et symboliques de l’art mortuaire et des poupées.

Dès son retour à Paris, en 1976, il entame la création de ses premières poupées, avec des chiffons glanés dans le quartier de la Goutte d’Or, qu’il assemble et retravaille avec de la boue, du sang. Il affiche un goût pour les matériaux de récupération qu’il déniche dans des poubelles, et explique « Sale, c’est vivant ». Parallèlement, il constitue, avec Madeleine Lommel et Claire Teller, une collection d’art brut qui, sous le nom de L’Aracine, finira par être la plus importante de son genre en France et sera intégrée au musée de Lille Métropole.

En 1980, il commence un ensemble de dessins aux crayons gras sur des supports variés, activité qu’il poursuit depuis lors.

Moins connue est son activité de cinéaste expérimental, débutée dès 1964 avec le court-métrage Voyage aux Baléares et qu’il développe jusqu’en 2004, avec son dernier court-métrage, Black room révélée. Durant les années 1970 et 1980, il co-réalise plusieurs films avec ses partenaires du collectif artistique Métrobarbèsrochechou Art : Teo Hernandez10, Gaël Badaud, Jakobois et Pascal Martin, chacun se filmant mutuellement dans la vie quotidienne et la réalisation de leurs activités artistiques respectives.


Le gant de l’autre (1977)

Con Téo Hernandez y Gaël Badaud.
«Volviendo a las películas de Anger o Genet, LE GANT DE L’AUTRE es así la película más avanzada de la época en el camino hacia la celebración de una sexualidad libre diferente (que Lionel Soukaz defendió luego por su parte de forma militante). (…) Le gant de l’autre, con sus rosas y azules, sus suaves movimientos de manos y de cámara, es una película de caricias.» –Dominique Noguez

Avec Téo Hernandez et Gaël Badaud.
«Rattrapant les films d’Anger ou de Genet, LE GANT DE L’AUTRE est ainsi le film le plus avancé de l’époque sur la voie de la célébration d’une libre sexualité différente (que Lionel Soukaz défend alors de son côté de façon militante). (…) Le Gant de l’autre, avec ses roses et ses bleus, ses doux mouvements de mains et de caméra, est un film de la caresse.» –Dominique Noguez


Angle (1978) 

Con Téo Hernandez y Gaël Badaud.
«ANGLE, con sus breves planos en blanco y negro, casi siempre en picado y oblicuos, de un cuerpo o partes de cuerpos desnudos, es una película de ruptura. Signos de puntuación en negro fragmentan la continuidad fílmica, aislando instantáneas o breves movimientos furtivos: rotación de un cuerpo sobre sí mismo, choque contra otro o caída (estas caídas terribles, tan abruptas como un desmayo, como la del protagonista del Perro andaluz, cuya mano al caer toca apenas un instante la espalda desnuda de una bella insensible, y que es, me parece, la representación más penetrante que se puede dar del vínculo de la pasión amorosa y la muerte). A menudo, estos movimientos se repiten y los actores parecen descendientes de los tipos de Muybridge perdidos en una habitación blanca. Al final –este es el plano más largo de la película–, en un ángulo de la habitación, uno de los dos actores permanece agachado, tapándose los ojos con las manos. Luego reaparece el ángulo, vacío.» –Dominique Noguez

Avec Téo Hernandez et Gaël Badaud.
«ANGLE, avec ses brefs plans noir et blanc, presque toujours en plongée et en oblique, de corps ou de partie de corps nus, est un film de la brisure. Des ponctuations d’amorce noire morcellent la continuité filmique, isolant des sortes d’instantanés ou de brefs mouvements furtifs: roulement du corps sur lui-même, heurt contre l’autre ou chute (ces chutes terribles, à pic comme un évanouissement, comme celle du héros du Chien andalou, dont la main en tombant effleure un moment le dos nu d’une belle insensible et qui est, me semble-t-il, la plus saisissante représentation qu’on puisse donner du lien de la passion amoureuse et de la mort). Souvent, ces mouvements sont répétés et les acteurs semblent alors les descendants des bonshommes de Muybridge égarés dans une pièce blanche. A la fin – c’est le plus long plan du film – dans un angle de la pièce, un des deux acteurs reste accroupi, se cachant les yeux dans les mains. Puis l’angle réapparaît, vide.» –Dominique Noguez


Gestuel (1978)

Con Gaël Badaud.
«Esta película es la más “plástica”, la más “accionista” de Nedjar: es su In contextus o su Double Labyrinthe. Salvo que aquí –con un solo actor filmado en primer plano o en plano americano sobre fondo negro– sería más bien un “Laberinto simple”. Salvo que aquí, además, la liebre salta, inventa: memoria de Brakhage o deseo absolutamente personal de liberar más energía, Nedjar hace que su cámara “se mueva” como la de Mekas y, con Gaël Badaud desenrollando una tira de esparadrapo, manipulando una malla verde o un espejo, llevando una máscara de gas o cubriéndose la cabeza con un tejido de piel roja como una capucha sangrienta, inaugura una búsqueda de trémulas caligrafías luminosas que pronto compartirá con brío Téo Hernández. Otra innovación: el sonido. Con sonidos concretos de la vida urbana, en particular los ruidos de los juegos electrónicos, Nedjar crea una banda sonora abstracta, cortada con silencios que a veces se corresponden con los momentos en negro que puntúan la película.» –Dominique Noguez

Avec Gaël Badaud.
«Ce film est le plus «plastique», le plus «actionniste» de Nedjar: c’est son In contextus ou son Double Labyrinthe. Sauf qu’ici – un seul acteur filmé en gros plan ou en plan américain sur fond noir – ce serait plus «Simple Labyrinthe.» Sauf qu’ici, en outre, le lièvre bondit, invente: souvenir de Brakhage ou désir très personnel de libérer plus d’énergie, Nedjar fait «gigoter» sa caméra, comme du Mekas et, avec Gaël Badaud déroulant une bande velpeau, manipulant un filet vert ou un miroir, portant un masque à gaz ou se couvrant la tête d’un tricot de peau rouge comme d’une cagoule sanglante, il inaugure une recherche de calligraphies lumineuses tressautantes que va bientôt partager avec brio Téo Hernandez. Autre innovation: le son. Avec des sons concrets de la vie urbaine, en particulier des bruits de jeux électroniques, Nedjar confectionne une bande sonore abstraite, coupée de silence correspondant parfois aux moments de noir qui ponctuent le film.» –Dominique Noguez


Traducción de los textos: Javier Oliva